Noël 2020, inspirée par les lettres de l’Avent du Nouvelliste.
Chère Aurore,
Mon travail consiste à donner une deuxième vie à des vêtements que l’on me confie.
C’est dans ce contexte, lorsque vous avez dû vous installer au home, que votre fille m’a apporté quelques belles pièces de votre garde-robe.
Je ne vous connais pas, mais je vous imagine. Surtout depuis qu’un soir, en préparant des habits pour la vente du lendemain, j’ai essayé une très jolie veste aux manches raccourcies, signée Sonia Rykiel, qui fut vôtre. En me plantant devant le miroir pour voir comment elle « tombait », j’ai posé une main sur ma hanche et glissé l’autre dans la poche, pour me la jouer « star attitude ». Et c’est dans cette position un peu ridicule que j’ai senti quelque-chose au bout de mes doigts.
C’est un peu de votre histoire que j’ai touché alors, en déployant tout émue dans ma main les grains d’un chapelet fluorescent et un petit rouleau de papier déchiré. Je l’ai déroulé bien sûr, et j’y ai lu, au fil de votre écriture, un texte du grand Oscar Wilde que je me suis empressée de m’approprier.
“S’aimer soi-même est le début d’une histoire d’amour qui durera toute une vie.”
Je ne vous connais pas, mais je vous imagine, élégante (la veste était ravissante et a trouvé depuis sa Cendrillon), coquette, séduisante, généreuse au grand coeur. J’aime à penser qu’avec votre beau prénom, vous avez reçu à la naissance le don d’inonder chaque journée de lumière.
Ce soir-là, vous avez illuminé mon crépuscule prêt à sombrer dans la mélancolie.
Merci Aurore. Je vous souhaite un Noël aussi raffiné que le plaisir que j’ai eu à trouver votre cadeau.