Aujourd’hui c’est Puces à St-Ouen, tsoin tsoin !
Je trouve un bus direct devant l’hôtel. Ça commence bien !
Dieu que j’aime parcourir les rues de Paris en découvrant leurs noms : Montmartre (c’est la mienne pour ces quelques jours !), la Fayette (oh… les Galeries, tout un programme !) Maubeuge, les Petites Écuries, Trudaine (et non, ce n’était pas le petit frère de Verlaine; recherche faite, Daniel-Charles de son prénom, né le 3 janvier 1703 à Paris, était intendant des Finances, spécialisé dans le corps des Ponts et chaussées ! Qui l’eut cru ?), Eugène Sue (le Télégramme d’Yves Montand, ça vous dit quelque-chose ou vous êtes trop jeune pour l’avoir connu ?), Barbès et ses Tati, Muscadet et tant d’autres quartiers aux noms évocateurs !
Bref, pour en arriver au sujet qui nous intéresse sans trop digresser, je vous avoue qu’après avoir assisté au courroux d’un brave type dont le portable avait failli être dérobé par une caillera, parcouru des rangées entières de baskets et de trainings tous identiques produits dans Dieu sait quelles conditions (quoique… oui, on sait…), m’être demandée comment faisaient, pour payer leurs factures à la fin du mois, tous ces braves marchands vendant beaucoup trop cher – et à qui du coup ? – leurs antiquités, je découvre enfin une ruelle proposant un vrai marché aux puces. C’est dans un petit local plutôt modeste que je tombe raide dingue amoureuse de ce duffle-coat rouge ! Je l’essaie : à mi-chemin entre Cendrillon et le grand Chaperon Rouge, il me va parfaitement ! Prix affiché : 120 Euros ! Où est le problème ? Dans ce repère de prix surfaits pour touristes qui oublient parfois qu’il faut marchander, cela paraît trop beau pour être vrai ! La sympathique vendeuse me signale alors l’usure aux points de frottement. L’empreinte du temps ! L’imprimé emblématique Burberry qui pointe un peu partout sous le rouge ! Dieu que c’est beau ! J’en suis toute émue ! Tant de délicatesse dans l’imperfection ! Si vous zoomez au niveau des poignets, vous comprendrez mieux de quoi je parle. Quelques minutes et négociations plus tard, il est à moi. Je laisse mon Gil Bret marine sur place (peut-être fera-t-il le bonheur de quelqu’un !) et repart dynamisée de rouge !
Il n’est pas suffisamment en bon état pour que vous le retrouviez un jour sur les stenders de l’Atelier NM. En effet, comme je le dis régulièrement, j’aime à penser que les gens oublient, en découvrant les articles de ma caverne d’Ali-Baba, qu’il s’agit de vêtements de deuxième main.
Mais sur mon dos, il est parfait, un peu cabossé, comme la propriétaire, mais on ne traverse pas la vie sans qu’elle nous laisse quelques traces, non ? Alors assumons-les joyeusement !